Méditer est à la fois une activité qui peut être très simple techniquement (aussi simple que de respirer!), et pourtant très difficile.
Méditer, c'est choisir de focaliser consciemment son attention sur la réalité, plutôt que de la fuir. C'est regarder à l'intérieur, ouvrir les yeux en grand, et essayer de voir les choses telles qu'elles sont, sans fantasme, sans interprétation, sans céder au diktat de nos émotions, ni nous laisser engloutir par nos pensées. C'est apprendre à devenir moins dépendant de nos schémas habituels, et de fait, moins dépendant des circonstances extérieures. C'est apprendre à avoir mal sans souffrir, c'est à dire, à ressentir une blessure, sans y ajouter par exemple, la panique, la peur, ou toute autre projection. C'est apprendre à être heureux, non pas parce que nous avons acheté ceci ou cela, ou parce que telle personne nous a dit ceci ou cela, mais simplement parce que nous sommes en paix. Etre en paix, bien ancré dans le moment présent, sans se projeter sur ce qui se passera demain, et nous effraie, ou ce qui s'est passé hier, et nous ronge.
Certains pourraient dire alors que méditer est un vrai challenge. Ce n'est pas pourtant pas un challenge: l'idée de compétition, de réussite, sont étrangères à la finalité de la méditation (ou devraient l'être!). Comment trouver la paix, comment devenir maître de vos émotions et de vos pensées, si vous vous laissez encore diriger par l'une d'entre elles?
Si votre objectif est tyrannique, vous ne récolterez que de la tyrannie, et peut-être aussi ses collègues, la déception, la culpabilité, ou un déficit de confiance en soi.
L'objectif n'est que d'être là, et d'écouter, sans juger... Ou du moins, en apprenant peu à peu à ne plus se juger, et à mieux se connaître. Là est la clé: la connaissance de soi. C'est elle qui va nous permettre, peu à peu, de casser les résistances psychologiques, et tous les schémas émotionnels que nous répétons, et qui nous enferment.
Cendrine Escallier
