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Questions/réponses sur la méditation

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Les questions que l'on se pose lorsqu'on apprend à méditer... Pour poser votre propre question, rendez-vous sur le groupe Facebook d'Académie de méditation.

Les réponses s'adressent à des débutants, ou à des méditants occasionnels.

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Il faut toujours garder à l'esprit que les difficultés que nous rencontrons sont communes, et ne pas juger notre pratique. Cette bienveillance que l'on s'accorde, n'est pas une idée creuse à la mode : elle nous permet de ne pas créer de résistance psychologique supplémentaire dans notre esprit. L'un des buts de la méditation est de nous libérer de nos entraves psychologiques, de tous ces poids, ces habitudes négatives, qui nous empêchent d'aller vers nous-même.

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La posture est douloureuse

Q: ça y est, j'essaie de méditer tous les jours (enfin presque), mais j'ai les jambes qui s'engourdissent au bout de quelques minutes, comme si ma circulation du sang était coupée... Ca vous arrive aussi? Il y a des solutions?Quelles sont les techniques?

 

R: C'est un souci très courant en méditation. Quelle posture prends-tu quand tu t'assois? En tailleur, en lotus, à la Birmane etc.? Le mieux est de trouver la position qui te convient pour méditer, sans te conformer au dicktat des autres. Beaucoup de méditants souhaitent pratiquer en position de lotus, comme le Bouddha, mais cette posture peut engendrer un grand inconfort, et parfois des blessures. En Occident, nous sommes habitués à être assis sur des chaises, de fait il nous est difficile de nous asseoir parterre, les genoux ancrés dans le sol, les chevilles posées sur les cuisses.

 

L'important pour débuter est de trouver une position confortable (cela peut-être l'assise sur une chaise), et de se concentrer sur l'intériorité, le ressenti, puis d'ouvrir peu à peu sa conscience à l'environnement. Nous recherchons la tranquillité d'esprit: inutile de se poser trop de contraintes!

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Les engourdissements sont dû a des nerfs pressurisés, pas au fait que le sang ne circule plus. Ne te fais pas de souci. Si tu médites en tailleur, tu peux utiliser un coussin de méditation pour rehausser ton bassin. N'hésite pas à te pencher un peu en avant, à balancer légèrement, tout en étant attentif aux changements de ressenti dans ton corps, jusqu'à trouver la position qui te convient, c'est à dire ton équilibre propre.

Ce qui compte, c'est que ton dos soit droit, et que ton poids soit bien équilibré (même poids sur la fesse gauche et droite...). Ensuite tu cherchera l'immobilité, qui facilite la tranquillité d'esprit.

Tu peux imaginer que tu es une montagne, bien ancrée dans le sol, dotée d'une force tranquille, solide.

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Gérer ses pensées

Q: qu'est-ce que cela veut dire exactement "lâcher ses pensées" quand on médite? Les supprimer? Les oublier?!? 
Vous avez des techniques, des trucs? Vous faites comment? 

 

R: L'objectif en méditation n'est effectivement pas de supprimer les pensées, ni de les censurer (ce qui aboutit à l'état de torpeur, comme si tu mettais un grand brouillard dans ton esprit pour ne plus rien voir). 
Il faut apprendre à les apprivoiser en quelque sorte: elles sont là, elles font partie de toi, mais tu prends un peu de distance, tu les regardes comme si elles passaient sur un écran. En faisant cela, tu vas les libérer. 
L'idée, c'est en fait la notion d'attachement: nous sommes attachés a nos pensées, et elles nous attachent. On a l'impression d'être prisonnier à jamais;)! 
Mais si l'on prend un peu de distance, si on ne s'y accroche pas, alors effectivement elles disparaissent. Et une autre arrive, mais tu refais la même chose. Peu à peu tu arrivera a les considérer comme un mouvement naturel de ton esprit, qui ne t'encombrera plus. Elles seront en arrière-plan.

Comme petit truc, soit tu utilises un objet de concentration comme le souffle, un son (enregistrements nature par ex), ou bien tu peux aussi dire dans ta tête "pensée" ou "salut toi" dès qu'une nouvelle pensée apparaît: cela aide à prendre de la distance, à les observer.

Ce qui est important, c'est de toujours traiter ces pensées (et donc toi-même) avec douceur, il faut les accueillir, pas les rejeter avec colère, culpabilité ou tout autre jugement négatif sur ta pratique. Sinon tu vas créer des résistances psychologiques... Et l'un des objectifs de la méditation est justement de se défaire de tous ces poids qui nous encombrent;)

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Comment respirer pendant la méditation?

Q: ​comment respirez vous pendant votre méditation ? Vous arrive t'il d'être assailli par milles pensées parasites et comment faites vous pour vous en débarrasser ?

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R: Le souffle, la respiration, sont justement un support pour t'aider à gérer le flot de tes pensées.

Si tu es agité, tu peux commencer par 3 ou 4 respirations "profondes" : tu inspires en emplissant ton ventre, puis tu remontes doucement, en emplissant d'air le haut de ton abdomen, jusqu'aux épaules. Puis tu expires en sens inverse. Le tout très doucement, et en faisant bien gonfler et dégonfler chaque partie de ton corps citée. Cela permet de te concentrer sur tes sensations physiques plutôt que sur tes pensées. Les sportifs utilisent aussi cette respiration pour calmer leur rythme cardiaque.

Ensuite, tu peux reprendre ta respiration naturelle, allonger seulement ton expiration pendant plusieurs respirations (une respiration=une inspiration+une expiration), puis ton inspiration. 

Si tu as l'impression que tu n'arrives pas à avoir une "respiration naturelle", c'est commun: dès que tu commences à penser à quelque chose, il se modifie;).

Si ta respiration est saccadée, et que tu stresses, reprends ce que j'ai conseillé avant: essaie de ralentir le rythme par de petits exercices. N'insiste pas si tu as l'impression de paniquer.

Quelle que soit ton expérience, prends deux minutes pour te remercier et te féliciter de t'être accordé du temps pour toi-même pendant cette méditation. Essaie de ressentir cette fierté, ce contentement, d'avoir été là pour toi-même. Tu as commencé à dissiper les résistances qui t'emprisonnent. Peu à peu tu vas lâcher-prise, comprendre qu'il n'y a pas à te juger, qu'il n'y a rien à réussir, ou à rater. Qu'il faut simplement être là, dans le présent.

Il est important que tu te rappelles que c'est une expérience commune à tous les méditants, et pas un problème personnel;) ni un problème tout court! Le but de la méditation n'est pas de supprimer les pensées, mais de ne pas s' y accrocher. Dans l'enseignement bouddhiste ou yogique, on part du principe que c'est l'attachement à une chose qui crée le problème, ou la dépendance à une chose plus précisément. 
Cela n'est pas théorique, tu peux l'appliquer à beaucoup de choses dans la vie. Par ex, si tu ne tiens pas à tel objet, tu n'accordera pas d'importance au fait de le posséder ou de le perdre (et tu n'en souffrira pas si tu le perds!).

C'est pareil pour les pensées, laisse-les libres, laisse-les passer sans t'y accrocher, que ce soit en positif ou en négatif. Regarde-les comme si elles passaient sur un écran de tv. C'est un peu la même idée que de prendre du recul, de la distance, se détacher.

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L'ennui (et autres résistances)

Q: j'ai (re)commencé la méditation il y a deux semaines, mais je ne sais pas si je vais continuer car j'ai l'impression de m'ennuyer. Est-ce que tout le monde ressent ça au début?

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R: il est tout à fait normal de ressentir de l'ennui, de l'exaspération, ou l'envie d'abandonner quand on débute en méditation. Nous vivons dans une société où nous sommes habitués à ce que tout aille toujours vite, où il faut toujours faire quelque chose, réussir quelque chose, atteindre un objectif... Nous sommes sous pression. Et là, on te dit "asseyez-vous, respirez, ne faites rien, soyez juste là".

Ce serait étrange que tu n'aies pas une réaction de rejet, comme par exemple l'ennui;)! Evidemment, nous n'aimons pas l'avouer, car cela ressemble à une situation d'échec... Sauf qu'en méditation, ce n'est pas une situation d'échec. Voilà la bonne nouvelle;) Mais cela nous exaspère quand même, car nous sommes conditionnés, habitués, à penser: "j'y arrive pas=échec", "je ne suis pas enthousiaste à 100%=échec" etc.

En réalité, ce que tu es en train de faire, c'est essayer de changer! Ton esprit résiste car il est rétif à tout changement d'habitude. Il est conditionné, il a mis en place certaines habitudes, des schémas de pensée, des comportements habituels, afin de se protéger, et de s'adapter à l'environnement extérieur... Mais tout cela est devenu un poids qui t'englue, et tu souhaites changer. Cette résistance, l'ennui (pour d'autres c'est la colère, le manque de volonté etc.), est donc tout à fait "normale", attendue.


Prends un moment pour observer cet ennui pendant ta méditation: d'abord, commence par les sensations corporelles (qu'est-ce que je ressens dans mon corps? Où est -il relâché ou tendu? Qu'est-ce qui est lié à la pensée "ennui"? Le visage tiré, les mâchoires serrées, ou une contraction dans le ventre peut-être?), puis passe à l'esprit (cet ennui est-il venu avec d'autres pensées? Est-ce que je ressens souvent de l'ennui quand j'essaie quelque chose de nouveau qui me paraît hors de portée? Est-ce que c'est une stratégie de mon esprit pour pouvoir abandonner sans culpabilité par exemple? etc.). Essaie toujours de regarder tes pensées comme si tu étais extérieure, comme si tu étais par exemple un scientifique qui fait une expérience; l'idée c'est de se détacher de l'immédiateté de ses pensées, de ne pas y être empêtré, mais de prendre un peu de distance pour être plus objectif.
J'espère t'avoir répondu! L'ennui est une réaction normale, que tu vas utiliser pour mieux te connaître. Ton "ennemi" supposé est ton ami, car c'est grâce à lui que tu vas apprendre des choses sur toi!

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